VQ

Il en vint quatre sauts pour tomber sur ses mains
Assise au bord de l’eau un chat sur ses genoux
Ronronnant à qui mieux sans soucier de demain
Et elle a plus encore à en dire que nous.

Vin qu’à trembler encore après tout l’avoir bu
D’un rouge des plus sombres qui coule ici-bas
À la pleine mesure qui n’a disparu
N’espérant ne voir celui qui la joie rabat.

Grave Inca triste ou non caché sur l’ornement
D’une banalité si gratuite, sans but
Tout autour vit celui qui tente apparemment
De chérir sans fléchir sa belle du début

Vingt-quatre caché trois fois dans des mots falots
Même si sens invisible reste à trouver
Celui qui chaque jour n’oublie point d’«Allo!»
Place tout en demain et t’aime sans compter

Aléatoire

Sûrement pas plus vite que le temps
Arrêté au moindre coup de vent
Changeant du chaos à l’infini
Attracteurs des nombres plutôt discongrus

Avons nous une suite, une logique
D’une action à l’autre, dont
Le but semble toujours échapper
Au gré de la fatalité

De la plèbe insensible qui vaque
Les flashs des gradins en sont exemple
Jamais rien ne peut prévoir
S’il y en aura un à côté

Pourquoi n’y aurait-il pas union
Défi commun à atteindre
Sans doute que le rassemblement
N’aura pas assez porté fruit.

Il est dit que demain

Il est dit que demain, dans l’idée de l’amour,
Quelque chose de nouveau d’aujourd’hui on aura;
Moi je dis de demain, peu importe le jour,
Il n’est rien de nouveau qu’aujourd’hui je n’aie pas.

C’est à chaque minute, et à chaque seconde
Que le vent me rappelle ce qu’il veut m’offrir,
Mais moi d’un cri jailli d’une inspiration profonde
Je dis tout dans cela n’est que matière à rire.

D’un élan plus soudain que du chat la folie,
D’un amour plus profond que le lointain rivage,
D’une passion ardente si plus que le feu,

Adorée dans mon cœur autant que dans mes yeux,
Chérie à la puissance des mots, des images,
Je te veux avec moi, tu es toute ma vie.

Moral

Je suis un sans idée
Raté mais provocant
Assis sur le sol
De ma faculté joyeuse

Ici m’est appris
La vertu du vice
La honte du mépris
La malice de l’incompris

Je ne peux que venir
Au plus profond des autres
Que la terre me salisse
En idée tout au moins

Cet absurde pensée
Que je ne peux saisir,
Que je ne peux crier,
Qui ne peut que mentir.

Tendance

Je voudrais de ce jour que tu me sois si chère
Que je ne puisse pas passer minute sans toi
Que je sois pour toi autant moins que l’hier
Qui ne vaut pas la peine d’en être ignoré.

Il n’est rien que puisse bouger cette idée
Avant tout cet amour qu’on ne peut définir
Cet amour vérité et qui n’est tant rien autre
Avancé d’ici-bas rendu là entre nous.

Cet accès si fragile qui devra durer
Enforci de volonté et de ce désir
Si promis entre nous une union sans un doute
Ceci peut signifier l’avenir et la route.

Jamais je n’aurai de cesse à t’aimer.

Grouille

Rien ne va plus
Les jeux sont faits
Encore foutus
Fiche-moi la paix

J’ai pas le temps
De te parler
Ça c’est urgent
Faut travailler

C’est difficile
De tout comprendre
L’air imbécile
J’voudrais me pendre

La fin est proche
Peut-être demain
J’veux pas être poche
À l’examen.

Écrire en bleu

Voilà tout un défi
C’est juste faire comme
Tout le monde presque.

Être bêlant une autre fois
Attendre juste un peu la progression
Écrire sans fin jusqu’à ce que
Plus rien ne frappe l’œil.

Mais voyons ça ne vient pas
Le changement ne fut
Pas assez brusque marquant
Le contraste est toujours.

Énorme comme une couleur
Indescriptible, une nouvelle teinte
Innommable, immuable.

Mais ça ne vient pas ici
Le nouveau est trop loin
On verra un autre jour.

Halloween

Une nuit peu profonde
Transe du néant
Assujettie à l’extrême
Des peurs profanes exhibées

Un espoir achevé
Fête colorée si sombre
Nul identifié, masqué
De ces peurs immondes

Aujourd’hui remplacé
Par des bêtises
Lorsque manquent les friandises
La fatigue de l’estomac suit

Occasion subtile
De se réjouir grâce
À des peurs d’antan
Révolues.

Remplir le vide

Des mots bien enchaînés qui ne veulent rien dire
Des idées reculées sans fondement posé
Remplir ligne après ligne de si vains soupirs
Et tout sort de ma tête au lieu d’y entrer.

Il est vrai qu’en ce monde ridicule ne tue point
Pas encore à vrai dire et on ne sait jamais
Ce que demain emmène là toujours plus loin
De paroles futiles de guerre ou de paix.

Assiégé mon esprit de ce vide si confus
De ce chaos immonde, néant tant profond
Il a peine à dire et plein de refus
Tant ces mots inutiles bien arrangés sont.

La parole abrupte d’un maître immonde
Vaudra toujours infiniment plus que cela
Et si jamais j’entends encore dans ce monde
Pareil vide je dis que je m’en vais de là.

Brise

Trois pas sur le ciment craquelé
Avec de petites sandales à talons hauts
Le vent qui souffle dans ses oreilles
Elle entend le bruit du monde.

Un type passe
Ce doit être un type bien
Il promène son chien… beau chien
Se dit-elle.

Des mots passent dans ses yeux
Sans fin
Fondant sous la chaleur
De l’ombre fraîche.

Bien des reflets métalliques
Parsèment la rue à toute vitesse
Elle attend peut-être quelqu’un
Un type bien aussi sans doute.

Le vent pousse une canette vide
Lui fait penser à
Sa vie avant
Un jour.