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Avancer, toujours, sans se retourner. Derrière gît un individu hargneux sont l’attaque fut vaine.Apporter avec soi tant son mépris que son respect. Peu de choses à ce dernier pour qu’ils s’interchangent. Apprendre sans cesse, malgré les gens dont le mandat est de nous le rendre possible, mais qui, d’une volonté mentalement désordonnée, tendent à obtenir résultat contraire.

Rire et rager, en groupe, contre ces hurluberlus, rapporter leurs méfaits et les dire mal fagotés, mal intentionnés, même si parfois leurs actions ne sont que conséquences d’une incompétence crasse. Celui-ci sera de mauvaise volonté, nous en conviendrons, les bonnes idées trop vagues fournies et les demandes répétées ne faisant pas écho nous donneront raison sur ce point. Aucun jugement n’est posé, seulement le rapport d’un état de fait désagréable et plusieurs fois répété.

Ne donner aucun nom publiquement. Tout faire sous cape et voiler ses propos. L’individu décrit n’a pas à se reconnaître à cette étape. Si nous désirons que tel cas soit, la marche à suivre doit cheminer autour des voies officielles. Rien ici n’étant encore fait dans cette voie, prendre soin exagéré à rendre ses dires indéchiffrables, noyés sous une mer de phantasmes décadents. Seuls les initiés au genre ou aux événements pourront s’avancer et comprendre et s’en amuser et s’en rendre d’accord.

Changer d’idée sans rien avertir; voir avec le fou les réussites échouées, et tenter son possible pour accommoder celles-ci dans les délais prescrits. Soumettre les nouveautés et poursuivre son observation afin de connaître sa valeur à ses yeux. Par la suite, exécuter à la lettre toute instruction écrite. Lire entre les lignes. Ne rien faire de plus, ni de moins, que tout ce qui est humainement possible de sous-entendre; le contraire serait une porte ouverte à la critique incompétente.
Toujours faire l’interface pour qu’elle suive l’intuition. Rien ne doit être laissé au hasard. Aucune expérience, aucune compétence ne doit être présumée, car elles sont indubitablement absentes. Vivre les autres sans crainte, nulle conséquence ne peut être transférée dû à cette interaction. Rester dans l’agréable.

Terminer et se libérer de la mauvaise instance supérieure. Donner officiellement sa version des faits, en décrivant tout selon les questions du sondage. Observer le résultat, il sera satisfaisant. Rire dans sa barbe. En pleurer s’il n’est pas. Dans cette éventualité improbable, procéder dans la fange jusqu’au sommet, quelqu’un quelque part est prêt à entendre tes complaintes.

Avancer toujours, telle est la solution. Personne ne peut arrêter cette marche sans se briser. Être fort. Vivre. Rien de plus ne doit être dit.

(publié dans Le Sagace, journal des étudiants en génie de l’Université de Sherbrooke, novembre 2002)

Rompre les lieux

Si les pierres manquent sous l’abrupte montée
Si le vent y eut chu sans quelconque raté
Si peu lui en chaut de redire contraire
Qu’il arde à manquer ou à ne pas lui plaire

Si demain il eût pu encore du sol sourdre
Si d’un moment échu d’avoir suivi les ordres
Si retiré du temps qui sied avec regret
Qu’il ait occis le mieux pour pallier au progrès

S’il disait qu’il frirait à la vue du chaud astre
Si hier il gisait contemplant le désastre
Si en tout forfaire n’était qu’une autre option
Qu’il eût toujours failli à en faire adoption

S’il eût fallu le voir ramer sans aucun doute
Si ce don de clore sans que trop il en coûte
Si la fatigue ne l’empêchait plus de braire
Qu’il ait rompu les lieux et fini de se taire

« On ne mesure pas sa vie au temps qui passe, mais aux moments où le temps s’arrête »