Cinq

Cinq ans bientôt, vite toujours
Et parfois lent, à oublier
Que sera fait de nous liés
Sans équivoque vit le jour

Pour le meilleur et pour le pire
Le beau fut là, pire non omis
Y survécûmes, comme promis
Mais le meilleur reste à venir

Tout se sent comme au jour premier
Et mieux encore, on évolue
Aucun regret du dévolu
Du vœu encor’ renouvelé

Mots semblant ne rien vouloir dire
C’est l’habitude, n’ai pas changé
Tu comprends tout sans déranger
Les mots n’en auront rien à fuir

Pétale

La rose fleur autant chérie
De cet étrange malhabile
Aimée en nulle mélancolie
Taisant sa verve volubile

La rose fleur apprivoisée
De retour de sa besogne aboutie
Elle s’en fut si fatiguée
S’étendre jusqu’au fond du lit

La rose fleur si délicate
Étendue sur l’oreiller délicieux
Elle devint plus écarlate
Elle monta aux septièmes cieux

La rose fleur colorée
Ne lui échappe rien jamais
Et toute en main sa destinée
Sans gène aboutir au fait

La rose fleur que j’ai cueillie
Si près et pourtant si loin
Tous ses pétales jamais enfuis
Avec moi je les garderai bien.

VQ

Il en vint quatre sauts pour tomber sur ses mains
Assise au bord de l’eau un chat sur ses genoux
Ronronnant à qui mieux sans soucier de demain
Et elle a plus encore à en dire que nous.

Vin qu’à trembler encore après tout l’avoir bu
D’un rouge des plus sombres qui coule ici-bas
À la pleine mesure qui n’a disparu
N’espérant ne voir celui qui la joie rabat.

Grave Inca triste ou non caché sur l’ornement
D’une banalité si gratuite, sans but
Tout autour vit celui qui tente apparemment
De chérir sans fléchir sa belle du début

Vingt-quatre caché trois fois dans des mots falots
Même si sens invisible reste à trouver
Celui qui chaque jour n’oublie point d’«Allo!»
Place tout en demain et t’aime sans compter

Il est dit que demain

Il est dit que demain, dans l’idée de l’amour,
Quelque chose de nouveau d’aujourd’hui on aura;
Moi je dis de demain, peu importe le jour,
Il n’est rien de nouveau qu’aujourd’hui je n’aie pas.

C’est à chaque minute, et à chaque seconde
Que le vent me rappelle ce qu’il veut m’offrir,
Mais moi d’un cri jailli d’une inspiration profonde
Je dis tout dans cela n’est que matière à rire.

D’un élan plus soudain que du chat la folie,
D’un amour plus profond que le lointain rivage,
D’une passion ardente si plus que le feu,

Adorée dans mon cœur autant que dans mes yeux,
Chérie à la puissance des mots, des images,
Je te veux avec moi, tu es toute ma vie.

Tendance

Je voudrais de ce jour que tu me sois si chère
Que je ne puisse pas passer minute sans toi
Que je sois pour toi autant moins que l’hier
Qui ne vaut pas la peine d’en être ignoré.

Il n’est rien que puisse bouger cette idée
Avant tout cet amour qu’on ne peut définir
Cet amour vérité et qui n’est tant rien autre
Avancé d’ici-bas rendu là entre nous.

Cet accès si fragile qui devra durer
Enforci de volonté et de ce désir
Si promis entre nous une union sans un doute
Ceci peut signifier l’avenir et la route.

Jamais je n’aurai de cesse à t’aimer.

Privé

Au fond d’une serrure
Couloir sombre vers là
Vers là y heures, bien sûr
Nul n’y voit que pas.

Ça bouge, bouge-toi
Bouge de là, au fond de
Nature pure qui fait foi
Pulsation, telle l’onde.

Que s’échappe en douce heure
Quel temps merveilleux
Strobophonie, Martin-Pileur
Plongeant du plus profond des cieux.

N’y a-t-il qu’une vérité
Des choses cette serrure foi faisant
Mais que ne quelques prix vautrés
Se livre à que ne ça court, amant.

Sinon

Sinon je ne pourrais espérer que par elle
La beauté même qu’elle soit d’ici, d’ailleurs
Sinon, comme une bombe sur la citadelle
Ne pourrai entrevoir quoi que soit la lueur.

Sinon, quand je verrai à quel point elle est belle
Et ne pourrai espérer en un jour meilleur
Sinon, comme un ange qui a perdu ses ailes
N’aurai plus d’aptitude qu’un mauvais rieur.

Sinon, si par hasard tout était éternel
L’étui vide de pluie formant la demi-heure
Sinon comme une étoile qui tombe du ciel
Frapperai sans répit tel un sot gaspilleur.

Sinon je ne pourrai espérer que par elle
Sa beauté même si elle est d’ici, d’ailleurs
Sinon, tel un répit pour cette citadelle
N’aurai plus rien à voir quoi que soit la lueur.

STUV ivant

Symbole sensé sensuel si suivi
Sourire signé sans signification
Sois sûre si ceux-ci se sentent sensibles
Sans sens, silence, sois strobophonie.

Tu tournes la tête, titillant le téton
Tu, tu t’étales et tentée elle te tâte
Tournant toujours tout autour, tyran, tyranne
Tu te tiens, tu t’exploses et tu taches.

Une union universelle unique
Un univers uni en ubiquité
Uniformité ultérieure ultime
Ulcérant l’urbanisme unanime.

Va, vis vite, vois ces visions vaines
Vertige vicié de vitesse verveuses
Vestale vexée mais vibrante, vois-tu
Vibrato vertueux, vivante volupté.

Sans objet (Dérive)

Qui est-elle, celle que je voudrais aimer
À quoi ressemble-t-elle, peut-elle exister?
Je la cherche sans cesse de tous les côtés
Seul sur un vieux radeau, je ne fais que ramer.

Un petit quai, au loin, qui se pointe le nez
M’a fait, je le crois bien, le signe d’y aller
Et puis me fait comprendre, par des mots parlés
Que l’amarre est prise; mon cœur est fané.

Pourquoi vais-je toujours vers des quais occupés
Ou qui, finalement, ne m’étaient destinés
Mon bateau en a assez de se promener
Sans qu’un quai veuille un jour une amarre attraper

Je voudrais que demain un joli petit quai
D’un air doux et conscient me dise d’approcher
Qu’à son cœur je puisse mon amarre attacher
Et qu’enfin du bateau je puisse débarquer…