Ici vous trouverez poésie, trucs informels souvent absurdes, et de courtes nouvelles. Bienvenue dans un univers peut-être un brin surprenant, pas nécessairement rassurant, mais tout de même familier quand on s’y attarde un peu.


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Printemps

Véhiculer un message en prévoyant le contraire.
Avancer sans écouter les propos de sa mère.
Ignorer le déclin qu’on provoque soi-même.
Tourner en ridicule l’opinion à problème.
Fournir des solutions en quête de question.
Cultiver le cynisme pour occulter une funeste gestion.
Développer en s’assurant d’appauvrir le futur.
Sécuriser un peuple en muselant sa progéniture.
Rallier la critique en parfait démagogue.
Protéger des amis trafiquant de la drogue.
Finalement faire taire ceux qu’on voulait museler.
Recourir à la matraque pour une mouche écraser.

… pourtant

Avancer dans l’espoir d’un lendemain brillant.
Se souvenir de sacrifices qu’auront faits nos parents.
Parler clair, parler fort, parler intelligent.
Afficher des couleurs écarlates au printemps.
Rejeter le compromis obtenu par la ruse.
Devenir rapidement le flambeau et la muse.
Diffuser chaque minute la verve et l’opinion.
Garder la paix malgré la provocation.
Avancer au dépens de l’ordre illégitime imposé.
Garder les yeux ouverts même si de poivre arrosés.
Devenir impossible à diviser.
Être le symbole d’un renouveau espéré.

Zone littéraire::EndOf::Instructions

Atteindre enfin le délai optimal. Réussir sans effort une fin dépassée. Contraindre en notre sein la victoire muette. Terminer de plein gré un but relativement brillant. Obtenir cet espoir confirmé tout en tête. Assaillir sans vergogne quelconque obstacle. Exprimer sans pudeur une haleine glauque. Combiner au plus vite les données utiles. Calculer en avare tout bien dépensé. Nourrir avec fièvre la faim de ce monde. Sentir à plein nez l’odeur acide du malt. Marcher vers la lumière sans jamais y entrer. Boire jour après jour boisson noire et sucrée. Écrire jusqu’à ce que plus rien ne s’effondre. Examiner sans cœur la réponse passée. Rencontrer la personne sans la retenir. Rendre relative toute notion erronée.

Être ou ne pas être telle est la question. Avoir n’est pas pouvoir, le contraire est plus juste. Aimer de ses mains ternes le portrait entendu. Voir toutes les conséquences de ses actions futures. Finir ce qui n’est pas encore débuté. Devenir impossible à diviser. Rendre tout à celui qui n’en revient pas. Prononcer sans mot dire toute lettre du nom. Retenir à l’envers l’appel de ses aides. Barrer pour interdire le verbe sonné. Utiliser la fin pour trouver les moyens. Entreprendre l’impossible sans trop y penser.

Cerner en toute franchise un début de nostalgie. Neiger dans la voiture quelle que soit la nuit. Entreprendre une fois pour toute ce qui est déjà fait. Amenuiser la peine subite en ce monde. Munir ses armes de projectiles sensés. Ridiculiser celui qui n’a rien dépensé. Arroser de liquide clair le porteur en tort. Bouger de toute manière sur l’étendue verte. Approcher la maintenance des biens éloignés. Transporter sans mot dire sa vie au matériel. Amuser le collègue qui n’a pas d’idée. Transvaser les connaissances vers un meilleur confort. Geler la ville entière sous un manteau d’or. Illuminer le ciel de ses sombres désirs. Éclater de colère quand le pire est passé.

Relater les souvenirs d’une époque révolue.

(publié dans Le Sagace, journal des étudiants en génie de l’Université de Sherbrooke, décembre 2002)

Zone littéraire::imported::mode d’emploi

Avancer, toujours, sans se retourner. Derrière gît un individu hargneux sont l’attaque fut vaine.Apporter avec soi tant son mépris que son respect. Peu de choses à ce dernier pour qu’ils s’interchangent. Apprendre sans cesse, malgré les gens dont le mandat est de nous le rendre possible, mais qui, d’une volonté mentalement désordonnée, tendent à obtenir résultat contraire.

Rire et rager, en groupe, contre ces hurluberlus, rapporter leurs méfaits et les dire mal fagotés, mal intentionnés, même si parfois leurs actions ne sont que conséquences d’une incompétence crasse. Celui-ci sera de mauvaise volonté, nous en conviendrons, les bonnes idées trop vagues fournies et les demandes répétées ne faisant pas écho nous donneront raison sur ce point. Aucun jugement n’est posé, seulement le rapport d’un état de fait désagréable et plusieurs fois répété.

Ne donner aucun nom publiquement. Tout faire sous cape et voiler ses propos. L’individu décrit n’a pas à se reconnaître à cette étape. Si nous désirons que tel cas soit, la marche à suivre doit cheminer autour des voies officielles. Rien ici n’étant encore fait dans cette voie, prendre soin exagéré à rendre ses dires indéchiffrables, noyés sous une mer de phantasmes décadents. Seuls les initiés au genre ou aux événements pourront s’avancer et comprendre et s’en amuser et s’en rendre d’accord.

Changer d’idée sans rien avertir; voir avec le fou les réussites échouées, et tenter son possible pour accommoder celles-ci dans les délais prescrits. Soumettre les nouveautés et poursuivre son observation afin de connaître sa valeur à ses yeux. Par la suite, exécuter à la lettre toute instruction écrite. Lire entre les lignes. Ne rien faire de plus, ni de moins, que tout ce qui est humainement possible de sous-entendre; le contraire serait une porte ouverte à la critique incompétente.
Toujours faire l’interface pour qu’elle suive l’intuition. Rien ne doit être laissé au hasard. Aucune expérience, aucune compétence ne doit être présumée, car elles sont indubitablement absentes. Vivre les autres sans crainte, nulle conséquence ne peut être transférée dû à cette interaction. Rester dans l’agréable.

Terminer et se libérer de la mauvaise instance supérieure. Donner officiellement sa version des faits, en décrivant tout selon les questions du sondage. Observer le résultat, il sera satisfaisant. Rire dans sa barbe. En pleurer s’il n’est pas. Dans cette éventualité improbable, procéder dans la fange jusqu’au sommet, quelqu’un quelque part est prêt à entendre tes complaintes.

Avancer toujours, telle est la solution. Personne ne peut arrêter cette marche sans se briser. Être fort. Vivre. Rien de plus ne doit être dit.

(publié dans Le Sagace, journal des étudiants en génie de l’Université de Sherbrooke, novembre 2002)

Parti

L’intérêt de sembler permanent
De détruire le temporaire
D’éjecter l’appui au désuet
Lever le drapeau et chanter

Exagérer l’importance du support
De faire la pluie et le beau temps
D’arrêter la plèbe intransigeante
Révoltée de tant d’attention

Manifester contre le nouveau
Investir dans l’éprouvé
Dans l’idée plaisant au confort
Contreproductif au paresseux

Sans jamais gratter qui démange
S’en complaire ad nauseam
Au dépens du progrès limité
Conserver des valeurs que personne ne partage plus.

Grand-mère [sic]

Ne faisez pas confiance aux mots qui jousent
Ceux qui s’assisent sur leur face voilez
Sensé dire des propos censés
Dilemne sans palier ce problème

Les choses dont auxquelles ont aurait pu se fier
Ne seront point exprimer correctement
Comparées ensemble et préparées d’avance
Voire même dites enfin, pour conclure.

S’il serait possible d’améliorer
Le discours bien qu’il ne prend pas
Acceuillir le cauchemard dysfonctionnel
De la plateforme socialle

Signe distinguable d’une éducation chancelante

Le concert

Qu’il vienne à nouveau
Vendre son bruit assourdissant
Pendant faire le bien
Du plus profond de son souffle

Qu’il rate ainsi l’espoir
Dissout dans un espace restreint
De ces mots vains
Ses paroles sans aucun regret

Qu’il soit homme sans doute
Jamais sûr de rien
Chanté sa certitude
Sur ton épaule forte

Qu’il n’ait rien de mieux à dire
Ralentissant vers la fin
Après mille répétitions
D’un original cantique

Prendre les armes

Prendre les armes: paroles et mots
Exprimer une force sans verser de sanglot
Rendre meilleur un avenir innocent
Faire violence aux mensonge discordant

Retenir à tout prix le gaspillage public
Arrêter les voleurs aux proportions bibliques
Évoluer avec insistance la plèbe harcelante
Déconnecter du média l’image abrutissante

Démocratiser à nouveau ce qui devait l’être
Changer vers le mieux sans tout envoyer paître
Récolter ce qu’on sème même si c’est dans le sable
Attribuer les erreurs aux vrais responsables

Retenir les ressources pour bien en profiter
Ruiner le superbe qui croit tout pouvoir acheter
Viser de son mieux et atteindre la cible:
Donner demain aux petits un avenir possible

Rompre les lieux

Si les pierres manquent sous l’abrupte montée
Si le vent y eut chu sans quelconque raté
Si peu lui en chaut de redire contraire
Qu’il arde à manquer ou à ne pas lui plaire

Si demain il eût pu encore du sol sourdre
Si d’un moment échu d’avoir suivi les ordres
Si retiré du temps qui sied avec regret
Qu’il ait occis le mieux pour pallier au progrès

S’il disait qu’il frirait à la vue du chaud astre
Si hier il gisait contemplant le désastre
Si en tout forfaire n’était qu’une autre option
Qu’il eût toujours failli à en faire adoption

S’il eût fallu le voir ramer sans aucun doute
Si ce don de clore sans que trop il en coûte
Si la fatigue ne l’empêchait plus de braire
Qu’il ait rompu les lieux et fini de se taire

La nuit furibonde

Parti à la poursuite d’une menace inexistante, d’un rendez-vous caché par le temps fini, ravigoré de ses idées rassurantes mais noires, d’une musique infinie divisée par le néant.

Tels furent les mots qu’il eût lu, n’eût été de la plèbe indignée lui barrant l’avenir, le ramenant au passé sans histoire, toujours rassurant, mais si circonscrit. Baillant dans son coude, il s’en fût, traînant derrière lui une ribambelle de riens biens ficelés.

Au loin on le vit, rassuré par sa peine et son futur antérieur, ramasser des cailloux pour en faire un tirage, innommable présage de son retrait imminent. Sous cette apparence bohème malsaine, rien de plus que ce qu’on pouvait imaginer sans douleur, sans frémir sous le rire impitoyable du soleil.

Quant à nous, indignes spectateurs de cette mascarade inexplicable, de cet assemblage hétéroclite de dires abstraits, lorsque le temps vînt, la nuit furibonde se glissa maladroitement au-dessus de nos pieds, les gardant au chaud d’une couette magistrale.