Brise

Trois pas sur le ciment craquelé
Avec de petites sandales à talons hauts
Le vent qui souffle dans ses oreilles
Elle entend le bruit du monde.

Un type passe
Ce doit être un type bien
Il promène son chien… beau chien
Se dit-elle.

Des mots passent dans ses yeux
Sans fin
Fondant sous la chaleur
De l’ombre fraîche.

Bien des reflets métalliques
Parsèment la rue à toute vitesse
Elle attend peut-être quelqu’un
Un type bien aussi sans doute.

Le vent pousse une canette vide
Lui fait penser à
Sa vie avant
Un jour.

Ignorance

Il a neigé sur les cèdres
Tard le soir
C’était la fin du monde
Et elle aussi avait

Son infinité, dignité à
Dire ce qu’elle en pensait
Sans trop se soucier
De la pluie blanche

Le jour, elle fuyait la nuit
De brillance en étoile
Pour ne pas sombrer dans
Un oubli trop connu

L’inconnu qui fait toujours si peur
Aux enfants gris
Cette nuit pâle
Assis là-bas.

La plèbe consultée
N’en finit plus de gémir
Pour ne moins penser
Qu’à d’autre choses

Discernement

Un grand frisson me parcourt
Mais je n’ai pas froid
Mon souffle se fait profond
Je ne respire plus.

J’ai une crampe dans la jambe
Ah, ça fait du bien
Une douce musique
Qui me crie dans la tête.

D’une vérité qui blesse
Ou un pieux mensonge
D’une parole célébrant
Un silence de mort.

Je dors profondément
Les yeux grand ouverts
Quelconque lumière ne peut rien
Contre cette noirceur.

D’un trou si profond
En surface
J’en suis sorti, enfin
À mon grand désarroi.

Extrême

D’un bout à l’autre, sans fin
ni arrêt ni peur
Près de la sottise, si peu sain
que jamais ne meurs

Mais pourquoi donc aller
jusqu’à ces limites sises
Ne jamais parler
que de l’exploit qu’il vise

Cruel en soi
pour lui-même en forme
Pousse jusqu’au bout sans loi
et que jamais ne dorme.

La réponse à ces question
le plaisir sans doute
De ne point observer la raison
et foncer sous la route.

Image

Superbement frigorifiée
Malgré le feu qui brûle
Qui crépite en-dedans
Sous le douillet peignoir blanc
Féal sans condition.

Elle posée devant cette impie
Image de la bête
La Bête venue des tréfonds
D’un endroit innommable
Mais elle n’a pas peur.

Une goutte de sang perle
Au bout de son doigt pâle
Doigt si fin et frêle
Douée d’un mouvement subtil
Elle tache l’éponge blanc.

Affolée de cette couleur
Qui ne point sied à cette engeance
Qui fait contraste à l’ordinaire
L’image tangue et puis balance
Puis disparaît sans un seul son.

Pas d’odeur

D’un montant si banal qu’il est tant disparu
Supprimé par la bonne volonté du temps
Il se rend à la bourse du gars de la rue
Y a-t-il un finaud ayant flair si autant.

Au génie sans âge ni maturité
Celui qui de ses doigts le moment adéquat
Subtilise, subtil il est sans parité
Enrichir aux dépens de la plèbe sans voix.

Attention c’est danger de cette blanche neige
Mais le foin n’est pas autant banal que d’ailleurs
Facile de couper, qualité que n’aurais-je
Paradoxe à blanchir sans tuer le veilleur.

Et les pires sont ceux qui font ça au grand jour
Magouilles si visibles qu’elles sont ignorées
Protégés par des lois, l’interprète a le tour
L’argent n’a pas d’odeur car il pue le papier.

Bascule [3956412]

Changement d’axes
L’odysée d’abcisse :
Myriades d’ordonnées
Un peu imaginaires

Ça c’est une chose

Il ne reste qu’à former un groupe
Un comité pour la défense
Des droits des abeilles
Pauvres insectes surexploités

Ça ce n’est pas l’autre.

La rythmique n’a pas l’air
D’ici au froid inapte d’esprit
Devrait enseigner la plasticine
Aux petits et aux grands en annexe

La voilà

La formule n’est pas écrite
Car on peut en trouver
Directement la valeur
Cent mille échos, mille étoiles.

Pas évident

Elle n’a pas peur d’ici son avenir
Qui plus tard sera mais que sera-t-il
Sans questions qu’elle se pose tout mais cent
À propos de ces choses qui la hantent.

Deux vois qu’une rassemble sans trop dire
Avec ce malotru qui n’est pas intrus. Coup de fil
De l’autre méchant sans raison harassant
D’une passion incontrôlable qui tente.

Quatre autres coquines innocentes mais pires
Qu’une seule jeune qui de ses phrases qu’il
Reçoit dix secondes jamais accomplissant
Une complète structure en TK voix cassante.

Rapidement de passions sans finir
Contrôlée d’esprit mais d’un cœur si peu vil
Habité d’émotions contradictoires passant
D’un masochisme évident, il chante.

Et ou ni mais car or donc si quand que comme ainsi
Quatre chables une taise
Scuzez-moi je pense
M’a aller me coucher.

Fatigue

De ma, les yeux s’embrouillent
Fait pas chier le type
Attaque, si yeux se mouillent
S’est cassé la pipe

Zombie sans faim, banale
Ne recherche qu’une chose
Basculer à l’horizontal
Prendre du monde une pause

Je suis la fin de tout
Un rêve aléatoire
Conscience plus tard beaucoup
Bien couchée avant d’en boire

Assez de ceci, ellipse
La mise au point est impossible
La nuit, si tout s’éclipse
Ne sera pas si horrible.

Franchise

Une vérité mauvaise à dire
Mensonge inverse
Que la première fait mal
Mais ne brise jamais.

Sans ménagement, jamais,
Les tristes ou horribles nouvelles
L’attente est torture
Tout comme la progression.

Un homme assommé ne souffre pas
Assommer, donc
Pour ne point torturer
Qu’il se croie dans un cauchemar.

Plus tard il se réveille et
La vie, infiniment
Est plus douce.