Tranches de destin

Opulente créature d’un univers de profondeurs
D’un réalisme saisissant.

Choix du projet pour la réalisation future
D’un examen palpitant.

Une rondeur obscène affichée dans un coin
Te regarde, envieuse
Jalousie débordante
Inquiétante euphorie soudaine.

Le tiroir sous l’écran révèle ses secrets
À l’animal qui dort
Joue sur la touche
N’est éteint que par chance.

Cartable noir aux motifs hexagonaux
Contenant l’essentiel des paroles
Type érigé sur un piédestal
Se prend au sérieux.

Fermez la porte, par pitié
Coupez le fil, vous m’énervez un peu
Je ne peux plus vous supporter.

À toujours régler multiples erreurs
Rectilignes dans la vie ridicule.

La grille du métro souffle encore.

Opulente créature d’un univers de profondeurs
D’un réalisme saisi.

Moment

Crépuscule clair d’une lune ronde
Aux nuages absents, un reflet sur l’onde
Aucun bruit n’agite la terre au repos
Et ceux qu’elle abrite ne disent pas un mot.

Une nuit limpide et d’un froid glacial
Le vent n’a pas été invité au bal
Le froid, seul, pince sans rancune
Même la mer ne gronde en frappant la dune.

Mais soudain au loin on entend hurler
Un très grand loup gris là-haut est monté
À la lune ronde il lance son salut
Pour la remercier d’être revenue.

Plus un souffle n’est, venant de nulle part
Ceux qui vivent la nuit n’ont pas fini tard
De se rassasier en buvant beaucoup
Et sur le colline leur ami le loup.

Crépuscule clair d’une lune ronde
Aux nuages absents, un reflet sur l’onde
Aucun bruit n’agite la terre au repos
Ceux qui s’y abritent ne diront plus mot.

#endif

Plus de condition, n’a
Plus de solution
Plus de rechange, n’a
Plus de question.

Une fin immuable dans les probabilités
Dans les autres opportunités
Tu avances sans regarder
De chaque côté
Ta route est tracée.

Plus jamais de si jamais
Sans si, sans vie
Roule, roule, roule
Plus de possibilité
N’est est-il plus d’autre
Que celle devant ton nez.

Pas le choix, pas le droit.

Dilemme

Pas la voix, pas se taire
ici ça va bien
Pas le ciel, pas l’enfer
car là c’est trop loin
Pas l’amour, pas la guerre
où en est la fin
Pas sombre, pas lumière
si je ne vois rien
Pas devant, pas derrière
on n’est pas des chiens
Pas demain, pas hier
ce jour est le mien

Ni ouvrir, ni fermer
la clef est perdue
Ni le voir, ni cacher
comme j’aurais dû
Ni dire, ni penser
mon cerveau à nu
Ni crayon, ni papier
ce qu’ici je fus

Que le feu, que le froid
c’est dur d’être moi

Pas pleurer, pas sourire
à tous les passants
Pas rester, pas partir
sur d’autres versants
Pas veiller, pas dormir
tel est le présent
Pas début, pas finir.

Privé

Au fond d’une serrure
Couloir sombre vers là
Vers là y heures, bien sûr
Nul n’y voit que pas.

Ça bouge, bouge-toi
Bouge de là, au fond de
Nature pure qui fait foi
Pulsation, telle l’onde.

Que s’échappe en douce heure
Quel temps merveilleux
Strobophonie, Martin-Pileur
Plongeant du plus profond des cieux.

N’y a-t-il qu’une vérité
Des choses cette serrure foi faisant
Mais que ne quelques prix vautrés
Se livre à que ne ça court, amant.

Self-Respect

Harassé par la brèche qui s’impose
Dans ma tête
Par un ennui futile
Une musique techno lassante
Une fin d’histoire sans bon commencement
Un crayon rouge qui est usé.

Qu’il en finisse
Qu’il me frappe
Que je tombe
Que tous en soient heureux
Sans sang.

Néant d’esprit
Néant d’idée
Néant d’avant
Pourquoi pas l’hiver, après tout.

Pourquoi pas la fin, la fin

de tout.

Sinon

Sinon je ne pourrais espérer que par elle
La beauté même qu’elle soit d’ici, d’ailleurs
Sinon, comme une bombe sur la citadelle
Ne pourrai entrevoir quoi que soit la lueur.

Sinon, quand je verrai à quel point elle est belle
Et ne pourrai espérer en un jour meilleur
Sinon, comme un ange qui a perdu ses ailes
N’aurai plus d’aptitude qu’un mauvais rieur.

Sinon, si par hasard tout était éternel
L’étui vide de pluie formant la demi-heure
Sinon comme une étoile qui tombe du ciel
Frapperai sans répit tel un sot gaspilleur.

Sinon je ne pourrai espérer que par elle
Sa beauté même si elle est d’ici, d’ailleurs
Sinon, tel un répit pour cette citadelle
N’aurai plus rien à voir quoi que soit la lueur.

STUV ivant

Symbole sensé sensuel si suivi
Sourire signé sans signification
Sois sûre si ceux-ci se sentent sensibles
Sans sens, silence, sois strobophonie.

Tu tournes la tête, titillant le téton
Tu, tu t’étales et tentée elle te tâte
Tournant toujours tout autour, tyran, tyranne
Tu te tiens, tu t’exploses et tu taches.

Une union universelle unique
Un univers uni en ubiquité
Uniformité ultérieure ultime
Ulcérant l’urbanisme unanime.

Va, vis vite, vois ces visions vaines
Vertige vicié de vitesse verveuses
Vestale vexée mais vibrante, vois-tu
Vibrato vertueux, vivante volupté.

Mosak

La mosak au boutte
attisant les flammes
des danseurs
des buveurs
des solitaires
par les haut-parleurs
faisant sortir le
diable
au corps
de tous ces gens

Aucun ne pense à
demain
hier
Certains oublient
mettent de côté
n’y pensent plus
noient
tout pour un instant
Quelques-unes qu’on cale
avant le last-call
La mosak aidant à faire
passer
pisser
le tout

Plus fort
casse les oreilles
plus plus plus plus plus plus plus plus fort
Bang boum tsi que boum

Pis on n’entend pu rien
saouls
assaoulrdis.

Monde perdu ici-même

J’écris sans crainte
De ce monde ici-bas, perdu
Dans sa honte d’être ce qu’il est
Parmi nous la peur, fin du néant

Sans peur de contraindre
L’affamé ou l’innocent
La femme ou l’enfant
Qui pleure sans fin

Mourant de peur dans son oubli
Fini de vie démente, cruellement
Il est las substantiellement typé
D’un retour du destin

Si sa substance surgit
Scintille au centre du ciel
Finalement fouissant sous les frênes
Au foisonnement puéril des staphes

La lettre suivant dans son esprit
Tapée ici pour moins
De crainte d’être oubliée
Sans trop penser à cela