Ignorance

Il a neigé sur les cèdres
Tard le soir
C’était la fin du monde
Et elle aussi avait

Son infinité, dignité à
Dire ce qu’elle en pensait
Sans trop se soucier
De la pluie blanche

Le jour, elle fuyait la nuit
De brillance en étoile
Pour ne pas sombrer dans
Un oubli trop connu

L’inconnu qui fait toujours si peur
Aux enfants gris
Cette nuit pâle
Assis là-bas.

La plèbe consultée
N’en finit plus de gémir
Pour ne moins penser
Qu’à d’autre choses

Discernement

Un grand frisson me parcourt
Mais je n’ai pas froid
Mon souffle se fait profond
Je ne respire plus.

J’ai une crampe dans la jambe
Ah, ça fait du bien
Une douce musique
Qui me crie dans la tête.

D’une vérité qui blesse
Ou un pieux mensonge
D’une parole célébrant
Un silence de mort.

Je dors profondément
Les yeux grand ouverts
Quelconque lumière ne peut rien
Contre cette noirceur.

D’un trou si profond
En surface
J’en suis sorti, enfin
À mon grand désarroi.

Solitude

Perdu dans la ville
Perdu dans la foule
Nulle compagnie dans
Cette multitude mouvante.

La quête éternelle pour
Se mettre sous la dent
Quelque trognon
Suppliant dans l’ignorance.

Ceux-ci vont
Déplacement continu
Toujours moins lent
Jamais plus de temps.

Quelques sous de plus
Dans sons chapeau il va
Ailleurs pour être
Seul parmi d’autres millions.

Extrême

D’un bout à l’autre, sans fin
ni arrêt ni peur
Près de la sottise, si peu sain
que jamais ne meurs

Mais pourquoi donc aller
jusqu’à ces limites sises
Ne jamais parler
que de l’exploit qu’il vise

Cruel en soi
pour lui-même en forme
Pousse jusqu’au bout sans loi
et que jamais ne dorme.

La réponse à ces question
le plaisir sans doute
De ne point observer la raison
et foncer sous la route.

Image

Superbement frigorifiée
Malgré le feu qui brûle
Qui crépite en-dedans
Sous le douillet peignoir blanc
Féal sans condition.

Elle posée devant cette impie
Image de la bête
La Bête venue des tréfonds
D’un endroit innommable
Mais elle n’a pas peur.

Une goutte de sang perle
Au bout de son doigt pâle
Doigt si fin et frêle
Douée d’un mouvement subtil
Elle tache l’éponge blanc.

Affolée de cette couleur
Qui ne point sied à cette engeance
Qui fait contraste à l’ordinaire
L’image tangue et puis balance
Puis disparaît sans un seul son.

Procès

Je n’aurai jamais su quoi dire
En quête du bien de ma vie
De quelles choses à bannir
De quoi je peux dire ravi.

Cette réponse que donnai
À celui-là qui est le juge
Encore ce fut plus qu’assez
Que de fierté mais qui me gruge.

Quelques ratés dans le parcours
Peut-être rien sur le trajet
Que suis-je au fond de cette cour
Bien sûr je ne suis pas parfait.

Peu de défense m’est utile
Je peux assumer ce que j’ai
Choisi de faire du facile
Mais j’ai toujours pu avancer.

Progression

Trop peu de mots déboulent, séchant à la source
Tout est ardu je crois, quant à savoir pourquoi
Y a-t-il un mélange du fond de la bourse
Quand ma tête est ailleurs rien n’est tiré de moi.

Et ce sac étant vide, si peu est produit
Rendu tant dépressif c’est assez retenu
Que je change la teinte du style qui fuit
Couleur qui vire au vert; progression si menue.

D’une addition soudaine, élément perturbé
C’est la boucle sans fin que ne pourra sortir
De ça de bonnes choses qu’il a absorbées
La fatigue de nuit l’empêche de dormir.

Qu’est ce qui manquera à ce dieu sans pouvoir
D’un écrit inutile si vide de sens
Il pourra chercher à retrouver le savoir
Tel est l’homme idéal: avant de dire, il pense.

Pas d’odeur

D’un montant si banal qu’il est tant disparu
Supprimé par la bonne volonté du temps
Il se rend à la bourse du gars de la rue
Y a-t-il un finaud ayant flair si autant.

Au génie sans âge ni maturité
Celui qui de ses doigts le moment adéquat
Subtilise, subtil il est sans parité
Enrichir aux dépens de la plèbe sans voix.

Attention c’est danger de cette blanche neige
Mais le foin n’est pas autant banal que d’ailleurs
Facile de couper, qualité que n’aurais-je
Paradoxe à blanchir sans tuer le veilleur.

Et les pires sont ceux qui font ça au grand jour
Magouilles si visibles qu’elles sont ignorées
Protégés par des lois, l’interprète a le tour
L’argent n’a pas d’odeur car il pue le papier.

Bascule [3956412]

Changement d’axes
L’odysée d’abcisse :
Myriades d’ordonnées
Un peu imaginaires

Ça c’est une chose

Il ne reste qu’à former un groupe
Un comité pour la défense
Des droits des abeilles
Pauvres insectes surexploités

Ça ce n’est pas l’autre.

La rythmique n’a pas l’air
D’ici au froid inapte d’esprit
Devrait enseigner la plasticine
Aux petits et aux grands en annexe

La voilà

La formule n’est pas écrite
Car on peut en trouver
Directement la valeur
Cent mille échos, mille étoiles.

Pas évident

Elle n’a pas peur d’ici son avenir
Qui plus tard sera mais que sera-t-il
Sans questions qu’elle se pose tout mais cent
À propos de ces choses qui la hantent.

Deux vois qu’une rassemble sans trop dire
Avec ce malotru qui n’est pas intrus. Coup de fil
De l’autre méchant sans raison harassant
D’une passion incontrôlable qui tente.

Quatre autres coquines innocentes mais pires
Qu’une seule jeune qui de ses phrases qu’il
Reçoit dix secondes jamais accomplissant
Une complète structure en TK voix cassante.

Rapidement de passions sans finir
Contrôlée d’esprit mais d’un cœur si peu vil
Habité d’émotions contradictoires passant
D’un masochisme évident, il chante.

Et ou ni mais car or donc si quand que comme ainsi
Quatre chables une taise
Scuzez-moi je pense
M’a aller me coucher.