Fatigue

De ma, les yeux s’embrouillent
Fait pas chier le type
Attaque, si yeux se mouillent
S’est cassé la pipe

Zombie sans faim, banale
Ne recherche qu’une chose
Basculer à l’horizontal
Prendre du monde une pause

Je suis la fin de tout
Un rêve aléatoire
Conscience plus tard beaucoup
Bien couchée avant d’en boire

Assez de ceci, ellipse
La mise au point est impossible
La nuit, si tout s’éclipse
Ne sera pas si horrible.

Franchise

Une vérité mauvaise à dire
Mensonge inverse
Que la première fait mal
Mais ne brise jamais.

Sans ménagement, jamais,
Les tristes ou horribles nouvelles
L’attente est torture
Tout comme la progression.

Un homme assommé ne souffre pas
Assommer, donc
Pour ne point torturer
Qu’il se croie dans un cauchemar.

Plus tard il se réveille et
La vie, infiniment
Est plus douce.

Comme un ion

Comme dans une eau solvante
D’un seul ensemble dissous
Multitude séparée mais unique
Comme un ion.

Soluté salutaire
Un ion comme
Mélange homogène
D’éléments hétéroclites.

Union commune à ceci
D’une grandeur indescriptible
Vue imprenable
Incompréhensible à notre état.

Un tout fait d’ion
Qui ne comprennent pas
Qui commencent à peine à voir
À quel point leur commune insaisissable.

Saturation impossible
Ensemble catalytique
Permet le courant
Comme un ion.

¿A dònde vas?

¿ Usted?
Adonndébasustedde
Ouèredouillougo
Yousséktuva.

Bien sûr
Tu don’t no se
Tes mots phoquent la boullchitte
Pillonpafoulrap.

À part ça, ben tu sais pas
Cinquante différences au plus
Usées d’un dialogue courant
Où peu d’ordre normal.

A dònde va
Como se llama this thing
Maudit cossin à marde
Toulten scrappé
Sure sure.

Mortici

Un insecte est mort ici
D’une overdose de vie
D’un délai expiré, fini
Du temps accompli.

Pattes en l’air
Ailes par terre
Plus un mouvement vers
De son vivant, la lumière.

Petit être qui inspire le dégoût
Cadavre qui n’a rien fait du tout
Que voleter de bout en bout
Et puis mourir près de nous.

Un insecte est mort ici
On porte plus attention, oui
À un petit caillou poli
Qui, jamais, n’a eu la vie.

Sera

Pas à pas menacer
le chemin est tracé
Éviter de pousser
ce n’est jamais assez
Poussière fait tousser
la route déglacée
Les idées relancer
Sans rien de déplacé.

Un calme émoussé
ne fait que menacer
L’effort de renoncer
sans se débarrasser
Ne jamais dénoncer
celui qui, agacé
A été agoussé
et ensuite chassé.

Un espoir repoussé
par l’effort harassé
Cet être élancé
Qui ne peut rêvasser
Ne peut se balancer
Sans devoir tout casser
Son cerveau détroussé
parler fort à racé.

Enfin il peut foncer
son problème effacé
Il se demande où s’est
il ne peut plus passer
Le savon va mousser
ses épaules massées
Il faudra bien poncer
le seul mot, effacer.

Des buts

D’abord
Quelques mots bien placés
Une découverte subtile
Une muse inconnue.

Puis encore
Des idées harassées
Flanquées de façon habile
Quelques pas retenus.

Dès lors
Un esprit courroucé
Un modèle qui n’est pas facile
Âme mise à nu.

Alors
Jamais de panacée
Si près de l’an deux mille
Un respect soutenu.

S’enfin

Sans un mot
S’en est enfui
Cent échos
Sens la nuit
Sang à flots
Sens interdit.

Cent un sots
Sang dans un puits
S’en va à l’eau
Sans faire de bruit
Sens au repos
Sent-il la pluie?

Sang dans le dos
Sans aujourd’hui
Sens du bourreau
Cent comme lui
S’en fait cadeau
Sens qu’il est cuit.

The return of

Un retour vers le départ
imminent, final
Quelques mois à peine
Pour redécouvrir ce qu’on avait
laissé de côté, laissé derrière
Vieux passé date rabougri oublié
Endormi inutile indésirable
Que ne veux pas dire
la suite d’une vérité immonde
déstabilisante
Puisque la fin est lasse
Fatiguée de toujours avoir
le dernier mot sur
le dindon de la farce
habituel et habitué
l’adieu qui persévère
d‘une mère permissive.

Retrouvailles enfin
d’amours perdues
d’éternelles amitiés
inhabitable de logique
Froide, mais plutôt chaude
Réchauffant le centre
Rêvant de cul
Puisque c’est la nuit…

Tranches de destin

Opulente créature d’un univers de profondeurs
D’un réalisme saisissant.

Choix du projet pour la réalisation future
D’un examen palpitant.

Une rondeur obscène affichée dans un coin
Te regarde, envieuse
Jalousie débordante
Inquiétante euphorie soudaine.

Le tiroir sous l’écran révèle ses secrets
À l’animal qui dort
Joue sur la touche
N’est éteint que par chance.

Cartable noir aux motifs hexagonaux
Contenant l’essentiel des paroles
Type érigé sur un piédestal
Se prend au sérieux.

Fermez la porte, par pitié
Coupez le fil, vous m’énervez un peu
Je ne peux plus vous supporter.

À toujours régler multiples erreurs
Rectilignes dans la vie ridicule.

La grille du métro souffle encore.

Opulente créature d’un univers de profondeurs
D’un réalisme saisi.