Mosak

La mosak au boutte
attisant les flammes
des danseurs
des buveurs
des solitaires
par les haut-parleurs
faisant sortir le
diable
au corps
de tous ces gens

Aucun ne pense à
demain
hier
Certains oublient
mettent de côté
n’y pensent plus
noient
tout pour un instant
Quelques-unes qu’on cale
avant le last-call
La mosak aidant à faire
passer
pisser
le tout

Plus fort
casse les oreilles
plus plus plus plus plus plus plus plus fort
Bang boum tsi que boum

Pis on n’entend pu rien
saouls
assaoulrdis.

Monde perdu ici-même

J’écris sans crainte
De ce monde ici-bas, perdu
Dans sa honte d’être ce qu’il est
Parmi nous la peur, fin du néant

Sans peur de contraindre
L’affamé ou l’innocent
La femme ou l’enfant
Qui pleure sans fin

Mourant de peur dans son oubli
Fini de vie démente, cruellement
Il est las substantiellement typé
D’un retour du destin

Si sa substance surgit
Scintille au centre du ciel
Finalement fouissant sous les frênes
Au foisonnement puéril des staphes

La lettre suivant dans son esprit
Tapée ici pour moins
De crainte d’être oubliée
Sans trop penser à cela

Adaptation

Il est contact
Sans tout et
Inapte à la vie
Éphémère
Innocente
Constamment.
La douleur et
L’espoir
de la vie inhérente.

Instigateur du bien
Sans mal
Adapté au non-sens
D’une vie éphémère
Innocente
Constamment sujette à
La douleur et à
L’espoir
Inhérent.

Plain text

Certain de vie passée
Appuyé au mur froid
Les couleurs surgissent
Tirées d’un journal
Jour frais du nal
Du jour présent
Dont on a pris mot
Pour voir surgir du néant
Images diverses
Sans lien direct
Mais cherchez un peu vous trouverez
y des trous de pareil
Semblable congruence
Venue de loin
Insaisissable mais
Inscrite sur le papier
C’est certain

Puis vient textuel
Sans joint
Ni lien
Différent

Révolution

Non.
Inutile d’insister, ça ne passe pas
D’aucun diront la raison immobile
Mais eux on pourra les dire imbéciles
Car c’est le début de la fin
Et l’arrivée du départ
L’intérêt du gain absolu, de la langue
Du sexe sans honte et sans limite
Venant épicer ta vie dont les résultats
Restent insaisissables

Le goût d’en finir, non pas de la vie
Mais de l’inutile
Les mesures de guerre contre
Ce qui ne sert
Un régime absolu, un test de conscience
La fin du monde n’est pas
Ce que l’on pense et permet l’éveil
De la révolution
Vers le mieux
Utile ou au moins intéressant
Le non-ridicule
Le drôle, vraiment.

Insatisfait

Le temps se plaint de nos idées
Il faut toujours recommencer
Assis dans la crainte de demain
C’est nul comme on a peur

Quoi que nous fassions
L’erreur est toujours en un point
Il y a toujours au moins
Un à qui ça ne fait pas

C’est parfois ton âme
Ou la mienne qui pleure
Horreur du projet
La lumière éteinte

Le temps passe
Ça marche pas seul
Ça marche pas
Laisse donc faire
Chu tanné.

Cessation

S’il m’eût dit où en était
La poursuite de ses idées
On aurait pu se décider
Mais là, maintenant, tout se tait.

Je ne puis continuer
À suivre ce devenir
Comme il n’en peut plus de finir
Cette œuvre va tous nous tuer.

C’est lui qui est le fautif
Car il n’a pas donné suite
Quand il vit qu’il y avait fuite
Et un an de travail on biffe.

«C’est assez», je me suis dit
Prenant mes cliques et mes claques
J’ai tout vendu, même la baraque
Et lui était en beau maudit!

Je ne l’ai plus revu depuis
Contre moi il est fâché
Mais j’ai bien plus me détacher
De ce qui me liait à lui.

Bis!… Bis!…

Quoi?
Quossé ki veulent?
Comment ça, encore?
C’est pas assez?!?

J’arriverai maintenant, un jour
Canne à la main
Cheveux blancs
Vieux.

Je dirai ma dernière farce
Je sortirai un dernier mot
J’écrirai un dernier vers
Je boirai un dernier verre.

Puis je lancinerai
Vers la sortie, fini
Et tout ce qu’on trouvera
À me dire pour mon repos c’est

Bis!… Bis!…

Le méchant

Il s’amène vers la fin de la mort
Vivant comme un couteau qui s’enfonce
Comme une lame qui coupe la chair
Arme de métal dur qui coupe la vie

Infiniment plus fort que son supérieur
Inférieur à lui-même et c’est tout
Quittant la paix qui ne l’habite plus
Il roule vers la ville

Un revolver chargé, prêt à tirer
Sur quiconque bouge un orteil
C’est pas drôle de se retrouver dans
Le petit trou qui fixe.

Et tout se fait ensuite
Rapidement, la suite
Ne se fait pas attendre
L’œil semble tendre
Vers son semblable
Et tu es mort
Et lui trouve ça
Drôle.

D’autres conneries

D’autres conneries
Lubrifiant l’âme
Sortant le rire
Par tous les pores

D’autres conneries
Qu’on peut écrire
Ni le jour, ni l’heure
N’est précisé

D’autres conneries
Un deux trois je m’en vais…
Tapette à mouche
Esprit vidé

D’autres conneries
Pour exciter
Le mauvais du corps
Ça fait du bien

D’autres conneries
Que je peux écrire
Sur une feuille seulement
Pour la noircir

D’autres conneries
Pour sortir le méchant
Ça aide à mieux penser
Ça permet de libérer

D’autres conneries
Ça dure une page
Comme un vieil adage
C’est long longtemps

D’autres conneries
On ne se tanne
Jamais vraiment sauf
Quand c’est assez

D’autres conneries
Là c’est assez
Je suis vidé
D’autres conneries.